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nouvelle - Page 2

  • La cuisine

    LA CUISINE

     

    snapshot_96f3c2d0_572da9a8.jpgLes rayons de la lune baignaient d’une douce lueur le quartier du Lavandin. Le chant des cigales enchantait cette belle nuit d’été, calme et parfumée. Une ombre s’avançait avec précaution au milieu du potager florissant des NICOLAS à la recherche des plus beaux légumes. La clarté lunaire surprit une main gantée les cueillir d’un geste sec et rapide.

     

    Son forfait accomplit, l’inconnu jeta un coup d’œil à travers la fenêtre de la cuisine, les volets n’étaient pas fermés, puis repartit par où il était venu. Soudain, son pied trébucha sur un tuyau d'arrosage et il s’étala de tout son long. Des tomates bien mûres s’échappèrent de son panier. Le voleur jura entre ses dents avant de se relever avec effort. Il ramassa les légumes mais dans sa hâte, sa pantoufle écrasa un des légumes juteux. Cette fois s’en était trop, il s’enfuit en clopinant. Quelques instants plus tard, le quartier retrouva toute sa quiétude.

    Le chant des oiseaux sortit lentement Suzanne NICOLAS du sommeil. La jeune femme déposa un baiser léger sur la joue de son mari et sortit de la chambre. snapshot_96f3c2d0_372dabff.jpgLe soleil répandait sa lumière à travers les persiennes du salon, encore une belle journée en perspective pensa-t-elle en rassemblant les magazines éparpillés sur la table basse en un tas bien ordonné. Les télécommandes retrouvèrent leur place à côté de l’écran plasma. Son regard embrassa la pièce d’un air satisfait. Sa devise était simple : «  une place pour tout  et chaque chose à sa place ».

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  • PUAT 3 souscription

    snapshot_76fb9695_f6fb98a7.jpgLorsque j'ai eu accés à internet pour la première fois, en 2000, j'ai découvert les listes de diffusion.

    J'écrivais depuis quelques années déjà mais je n'avais pas d'échange avec d'autres écrivains en herbe comme moi.

    Je me suis inscrite à 3 groupes. Le principe était simple : vous déposiez vos textes et les membres du groupe vous faisaient part de leurs critiques. Vous même en retour faisiez de même. C'était un bon outil pour apprendre et corriger ses erreurs.

     Sur l'un d'eux, certains membres ont inventé le PUAT. J'ai participé au numéro 3 dont le thème était le temps.

    Si vous êtes curieux de connaitre la nature de mon texte ainsi que celui des autres, vous pouvez le commander en cliquant sur le lien suivant : :http://galaxies-sf.monsite.orange.fr/page7.html

    AUTRE TEMPS
    anthologie préparée par Lucie Chenu
    Parution en mai 2009 - 12 euros.
    Souscription à 10 euros jusqu'au 30 avril 2009

     

     Lucie va vous donner l'explication.

    "Autre Temps retardé !

     

    Le temps est pris dans une boucle temporelle ( !) dont il ne peut sortir avant l’été. En conséquence, le recueil Autre Temps, annoncé pour le mois de mai, verra le jour – si sa gestation se déroule sans contretemps – à l’automne !

     

    Mais, Autre Temps, quoi t’est-ce ? vous demandez-vous. Autre temps… autre mœurs, disait-on autrefois… De quelles mœurs bizarres s’agit-il donc ?

     

    Eh bien voilà : imaginez douze ou quinze personnes, se réunissant pour parler de leurs passions littéraires : la SF et l’OuLiPo. Imaginez ces individus (fort louches, vous en conviendrez) décidant d’écrire en commun. Comment ? C’est bien simple : chacun commence une histoire sur un thème choisi à l’avance, puis passe à son voisin, lequel s’empare alors du texte, le fait sien, le réécrit, et passe à son tour à son voisin, et ainsi de suite, jusqu’à former une boucle de textes qui, chacun, auront subi la plume de chacun des auteurs…"

     

    7-picture2.jpg

     AUTRE TEMPS
    anthologie préparée par Lucie Chenu
    Parution en mai 2009 - 12 euros.
    Souscription à 10 euros jusqu'au 30 avril 2009

  • Rose

    Voici un texte que j'avais écris pour un concours de nouvelles dont le thème était la route.
    Voilà la première partie.

    ROSE

    Rose ouvrit les yeux. La première chose qu’elle vit fut un ensemble d’étranges sculptures de craie. Couchée à plat ventre sur du goudron, la tête douloureuse, elle se redressa péniblement en titubant. Autour d’elle, des troncs de bois mort se dressaient tels des spectres dans un paysage martien. Rose ne reconnaissait pas cet endroit. Une large route traversait un désert de roc et de poussière. Un sentiment d’angoisse lui pinça le cœur. Où était-elle ? Que faisait-elle là ?
    - Eh ! Oh ! Il y a quelqu’un ?
    Son cri s’envola en écho dans le silence absolu de ce lieu. Pas de réponse. Le cœur de la jeune femme s’accéléra encore un peu plus. Après moult hésitations, Rose décida finalement d’avancer et marcha pendant des heures sans rencontrer âme qui vive. Le bitume collait à ses semelles. Sous la brûlure du soleil, son teint clair devenait cramoisi, ses épaules plus lourdes. Sa longue chevelure marinait dans sa sueur. Protégeant ses yeux avec ses mains, elle cherchait une trace d’eau, même infime, pour apaiser sa soif.
    - Cette route doit bien mener quelque part !
    Mais pour l’instant, rien, tout n’était que feu et désolation. Elle continua. Au bout de quelque temps, elle finit par atteindre un amalgame de pierres. Haletante, Rose s’approcha d’un rocher qui lui offrit un peu d’ombre. La chaleur étouffante n’avait pas disparu mais son corps tout entier apprécia de se cacher quelques instants du soleil. La transpiration trempait son t-shirt tandis que son jean brûlait ses cuisses. Elle scruta les alentours. Si elle avait osé, elle se serait mise en sous-vêtements.
    - Non, je ne peux pas faire ça. Que penseraient les gens de moi ?
    Sa vie entière était conditionnée par l’opinion des autres, surtout ne pas décevoir, ne pas choquer. Aussi, malgré son désir et le simple bon sens, elle préféra continuer de suffoquer.
    - Je suis en enfer, j’en suis sûre !
    Rose ne reconnut pas la voix rauque qui s’échappa de sa gorge desséchée. Le sang pulsait à ses tempes. Soudain, une violente nausée la plia en deux. Elle ne se sentait pas bien du tout. Mais où se trouvait-elle, bon sang ? Et surtout, comment était-elle arrivée ici ? Voilà la question qu’elle se posait sans cesse depuis le début de son aventure.
    - Je donnerai n’importe quoi pour être affalée au frais, un énorme pot de glace au chocolat sur les genoux.
    La jeune femme ne pouvait plus avancer. Elle avait l’impression que ses pieds avaient fusionné avec le sol. À bout de force, Rose s’assoupit au milieu de nulle part.

    Rose s’éveilla en sursaut. Mon dieu, quel cauchemar !
    - Oh non ! C’est bien la réalité.
    Cette maudite route était toujours là. La nuit était tombée. Quelques étoiles l’éclairaient à peine. Un frisson parcourut son corps. Après la chaleur de plomb, le froid. Elle essaya de se lever mais ses jambes flageolantes refusèrent de la porter. Son corps réclamait de la nourriture et surtout de l’eau.
    - Pourquoi moi ?
    Son dernier souvenir ? Dernier souvenir … elle marche dans la rue, insouciante et … plus rien.
    - La peste soit de cette mémoire !
    Après plusieurs tentatives pour se lever, Rose réussit à reprendre son chemin. Le regard fixé droit devant, elle serrait ses bras contre son buste pour se réchauffer. Chacun de ses pas était un véritable calvaire.
    Elle poursuivit sa marche jusqu’au matin. Rose se rendit compte que le paysage avait changé. Un peu de verdure apparaissait par-ci par-là sur les bords de la route devenue caillouteuse.
    - Au secours ! Quelqu’un ! Aidez-moi !
    Rose sursauta. Son imagination lui jouait-elle des tours ? Une voix masculine, mais où ? Le son semblait venir de la droite. La jeune femme hésita. Devait-elle quitter sa route pour aller voir, au risque de se perdre ou continuer ? Une route menait toujours quelque part, pas vrai ? Tôt ou tard, elle arriverait au bout de son long périple. Du moins, l’espérait-elle.
    - Au secours ! Je vous en prie, aidez-moi !
    Après bien des hésitations, elle se décida. On n’abandonnait pas une personne en difficulté. Après tout, l’appel ne venait pas de si loin, elle avait peu de chance de s’égarer.
    - Arrête un peu de te poser des questions et décide-toi !
    Après plusieurs minutes de marche sur un chemin broussailleux, Rose déboucha subitement sur un splendide paysage de montagne. Un vieil homme se trouvait au centre d’un pont suspendu très étroit.
    - S’il vous plaît, jeune femme, je n’arrive pas à me relever.
    Rose s’approcha du bord et regarda en bas avant de reculer aussitôt. Le vide à ses pieds menaçait de l’aspirer.
    - N’ayez pas peur, le pont est solide.
    “N’ayez pas peur. Il en a de bonne, pensa la jeune femme. On voit bien que ce n’est pas lui qui a le vertige.”
    - Si je viens vous chercher, je vais tomber, lui cria-t-elle en reculant d’un pas.
    - Si vous avancez avec prudence, il n’y a aucun risque.
    - Faites un effort, tirez sur vos bras.
    - En tombant, je me suis tordu la cheville.
    Rose tordait ses doigts. Elle l’aiderait bien s’il n’était pas au centre d’un pont si haut et si fragile.
    - Je vous assure qu’il n’y a aucun danger. J’ai glissé sur le bois humide comme un idiot mais vous, vous êtes plus jeune, tout se passera bien, insista le vieil homme.
    Une lutte acharnée se déroulait dans la tête de la jeune femme. Deux petites voix, deux avis opposés : l’aider ou ne pas l’aider ? Rose ne prenait jamais de risque, c’est sans doute pour ça que sa vie était aussi ennuyeuse. Elle avait pourtant le cœur généreux.
    - Chassez vos idées négatives qui paralysent vos actions et avancez en confiance.
    Rose poussa un profond soupir et agrippa la corde. Elle ne devait pas renoncer avant d’avoir essayé. Un pas après l’autre, elle avança très lentement sur le pont. Avec prudence, la jeune femme aida le vieil homme à revenir sur la terre ferme.
    - Vous voyez, ce n’était pas si difficile.
    Il lui souriait mais Rose ne pouvait s’empêcher de trembler. Le violent effort contre sa peur l’avait vidée du peu de forces qui lui restait. L’inconnu lui tendit alors un magnifique pendentif, de la taille d’une paume d’enfant. Il représentait une fleur à quatre pétales avec une perle vert clair sur deux des extrémités. Des tas de questions se bousculaient dans la tête de Rose. Le vieil homme saisit la main de la jeune femme et y déposa le bijou.
    - Pour vous remercier.
    Rose recula d’un pas.
    - Je ne peux pas accepter un présent aussi beau.
    - J’insiste. Vous l’avez bien mérité. Oh, j’allais oublier, prenez ceci aussi.
    Et sans lui laisser le temps de répondre ou bien de l’interroger, le vieil homme disparut. Elle était à nouveau seule.
    La jeune femme observa le drôle de fruit mauve qu’il lui avait donné. Elle n’en avait jamais vu de pareil. Rose rebroussa chemin mais, au bout de quelques pas, elle se rendit compte qu’elle ne reconnaissait plus rien. Elle allait céder à la panique lorsqu’elle se rappela les paroles du vieil homme.
    - Calme-toi, ma fille, calme-toi. Tu dois penser positif.
    Elle se retourna. Il était bien parti quelque part.
    - Ce que tu peux être bête, pourquoi tu ne lui as pas demandé ta route ?
    Rose découvrit un sentier qui longeait le précipice. Il la conduisit bientôt au cœur d’une sombre forêt. Les sapins, plusieurs fois centenaires, formaient une voûte que les rayons du soleil avaient du mal à percer. Quels contrastes étonnant ! La jeune femme venait de traverser trois paysages aussi différents sans aucune transition. Curieux.
    La fatigue eut bientôt raison de sa volonté et Rose se laissa tomber au pied d’un résineux. La fraîcheur du sous-bois apaisait un peu sa peau douloureuse. Si elle n’était pas perdue, elle aurait mieux apprécié ce cadre paisible. Dans un vilain gargouillis, son estomac se rappela à son bon souvenir. Sans précipitation, Rose dégusta le fruit mauve que lui avait donné le vieil homme.
    - Dieu, que c’est bon.
    A sa grande surprise, le fruit fut suffisant pour étancher sa faim et sa soif. Rose observa le pendentif. L’objet était doux au toucher et légèrement chaud. Les deux perles étaient fascinantes. La forêt silencieuse berçait les sens de la jeune femme, doucement ses yeux se fermèrent.
    Rose se tenait immobile au centre d’un carrefour. Un brouillard écarlate dansait autour de ses chevilles. Elle était seule mais elle sentait une présence invisible autour d’elle. Quelle direction choisir ? Elle n’arrivait pas à se décider. Soudain, la brume commença à l’envelopper dans un cocon glacé. La jeune femme essaya de se dégager sans succès. La paralysie atteignit rapidement son buste. Rose hurla.
    - Oui. Libère-toi. N’aie pas honte d’exprimer ce que tu ressens au fond de toi.
    - Qui a parlé ? Qui est là ?

    Un craquement sec arracha Rose de son sommeil. Quelqu’un marchait tout prés. De minces raies de lumière lunaire transperçaient par endroits les ténèbres de la nuit. L’air frais et un sentiment de peur achevèrent de la réveiller.
    - Eh ma toute belle ! Tu es perdue ?
    Un homme venait de surgir à sa gauche.
    - L’endroit n’est pas sûr !
    Un autre s’avançait vers elle.
    - Ouais !
    - Tu vas nous donner tout ce que tu as !
    Rose cédait à la panique. Ses pensées débordaient d’images morbides. Elle allait mourir ou pire. Que devait-elle faire ? Un des bandits l’attrapa par un bras. Affolée, elle lança son pied au hasard.
    - Aïe !
    Son agresseur la lâcha pour se plier en deux. Elle tomba sur le sol. Ses mains tâtonnèrent à la recherche d’une arme éventuelle avant de se refermer sur une grosse branche. La jeune femme se releva. Les doigts crispés sur le morceau de bois, elle frappa au hasard en tourbillonnant.
    - Ahhhh !
    - Franck ? Franck ! Sale morveuse !

    A suivre.