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écriture - Page 3

  • Rose

    Voici un texte que j'avais écris pour un concours de nouvelles dont le thème était la route.
    Voilà la première partie.

    ROSE

    Rose ouvrit les yeux. La première chose qu’elle vit fut un ensemble d’étranges sculptures de craie. Couchée à plat ventre sur du goudron, la tête douloureuse, elle se redressa péniblement en titubant. Autour d’elle, des troncs de bois mort se dressaient tels des spectres dans un paysage martien. Rose ne reconnaissait pas cet endroit. Une large route traversait un désert de roc et de poussière. Un sentiment d’angoisse lui pinça le cœur. Où était-elle ? Que faisait-elle là ?
    - Eh ! Oh ! Il y a quelqu’un ?
    Son cri s’envola en écho dans le silence absolu de ce lieu. Pas de réponse. Le cœur de la jeune femme s’accéléra encore un peu plus. Après moult hésitations, Rose décida finalement d’avancer et marcha pendant des heures sans rencontrer âme qui vive. Le bitume collait à ses semelles. Sous la brûlure du soleil, son teint clair devenait cramoisi, ses épaules plus lourdes. Sa longue chevelure marinait dans sa sueur. Protégeant ses yeux avec ses mains, elle cherchait une trace d’eau, même infime, pour apaiser sa soif.
    - Cette route doit bien mener quelque part !
    Mais pour l’instant, rien, tout n’était que feu et désolation. Elle continua. Au bout de quelque temps, elle finit par atteindre un amalgame de pierres. Haletante, Rose s’approcha d’un rocher qui lui offrit un peu d’ombre. La chaleur étouffante n’avait pas disparu mais son corps tout entier apprécia de se cacher quelques instants du soleil. La transpiration trempait son t-shirt tandis que son jean brûlait ses cuisses. Elle scruta les alentours. Si elle avait osé, elle se serait mise en sous-vêtements.
    - Non, je ne peux pas faire ça. Que penseraient les gens de moi ?
    Sa vie entière était conditionnée par l’opinion des autres, surtout ne pas décevoir, ne pas choquer. Aussi, malgré son désir et le simple bon sens, elle préféra continuer de suffoquer.
    - Je suis en enfer, j’en suis sûre !
    Rose ne reconnut pas la voix rauque qui s’échappa de sa gorge desséchée. Le sang pulsait à ses tempes. Soudain, une violente nausée la plia en deux. Elle ne se sentait pas bien du tout. Mais où se trouvait-elle, bon sang ? Et surtout, comment était-elle arrivée ici ? Voilà la question qu’elle se posait sans cesse depuis le début de son aventure.
    - Je donnerai n’importe quoi pour être affalée au frais, un énorme pot de glace au chocolat sur les genoux.
    La jeune femme ne pouvait plus avancer. Elle avait l’impression que ses pieds avaient fusionné avec le sol. À bout de force, Rose s’assoupit au milieu de nulle part.

    Rose s’éveilla en sursaut. Mon dieu, quel cauchemar !
    - Oh non ! C’est bien la réalité.
    Cette maudite route était toujours là. La nuit était tombée. Quelques étoiles l’éclairaient à peine. Un frisson parcourut son corps. Après la chaleur de plomb, le froid. Elle essaya de se lever mais ses jambes flageolantes refusèrent de la porter. Son corps réclamait de la nourriture et surtout de l’eau.
    - Pourquoi moi ?
    Son dernier souvenir ? Dernier souvenir … elle marche dans la rue, insouciante et … plus rien.
    - La peste soit de cette mémoire !
    Après plusieurs tentatives pour se lever, Rose réussit à reprendre son chemin. Le regard fixé droit devant, elle serrait ses bras contre son buste pour se réchauffer. Chacun de ses pas était un véritable calvaire.
    Elle poursuivit sa marche jusqu’au matin. Rose se rendit compte que le paysage avait changé. Un peu de verdure apparaissait par-ci par-là sur les bords de la route devenue caillouteuse.
    - Au secours ! Quelqu’un ! Aidez-moi !
    Rose sursauta. Son imagination lui jouait-elle des tours ? Une voix masculine, mais où ? Le son semblait venir de la droite. La jeune femme hésita. Devait-elle quitter sa route pour aller voir, au risque de se perdre ou continuer ? Une route menait toujours quelque part, pas vrai ? Tôt ou tard, elle arriverait au bout de son long périple. Du moins, l’espérait-elle.
    - Au secours ! Je vous en prie, aidez-moi !
    Après bien des hésitations, elle se décida. On n’abandonnait pas une personne en difficulté. Après tout, l’appel ne venait pas de si loin, elle avait peu de chance de s’égarer.
    - Arrête un peu de te poser des questions et décide-toi !
    Après plusieurs minutes de marche sur un chemin broussailleux, Rose déboucha subitement sur un splendide paysage de montagne. Un vieil homme se trouvait au centre d’un pont suspendu très étroit.
    - S’il vous plaît, jeune femme, je n’arrive pas à me relever.
    Rose s’approcha du bord et regarda en bas avant de reculer aussitôt. Le vide à ses pieds menaçait de l’aspirer.
    - N’ayez pas peur, le pont est solide.
    “N’ayez pas peur. Il en a de bonne, pensa la jeune femme. On voit bien que ce n’est pas lui qui a le vertige.”
    - Si je viens vous chercher, je vais tomber, lui cria-t-elle en reculant d’un pas.
    - Si vous avancez avec prudence, il n’y a aucun risque.
    - Faites un effort, tirez sur vos bras.
    - En tombant, je me suis tordu la cheville.
    Rose tordait ses doigts. Elle l’aiderait bien s’il n’était pas au centre d’un pont si haut et si fragile.
    - Je vous assure qu’il n’y a aucun danger. J’ai glissé sur le bois humide comme un idiot mais vous, vous êtes plus jeune, tout se passera bien, insista le vieil homme.
    Une lutte acharnée se déroulait dans la tête de la jeune femme. Deux petites voix, deux avis opposés : l’aider ou ne pas l’aider ? Rose ne prenait jamais de risque, c’est sans doute pour ça que sa vie était aussi ennuyeuse. Elle avait pourtant le cœur généreux.
    - Chassez vos idées négatives qui paralysent vos actions et avancez en confiance.
    Rose poussa un profond soupir et agrippa la corde. Elle ne devait pas renoncer avant d’avoir essayé. Un pas après l’autre, elle avança très lentement sur le pont. Avec prudence, la jeune femme aida le vieil homme à revenir sur la terre ferme.
    - Vous voyez, ce n’était pas si difficile.
    Il lui souriait mais Rose ne pouvait s’empêcher de trembler. Le violent effort contre sa peur l’avait vidée du peu de forces qui lui restait. L’inconnu lui tendit alors un magnifique pendentif, de la taille d’une paume d’enfant. Il représentait une fleur à quatre pétales avec une perle vert clair sur deux des extrémités. Des tas de questions se bousculaient dans la tête de Rose. Le vieil homme saisit la main de la jeune femme et y déposa le bijou.
    - Pour vous remercier.
    Rose recula d’un pas.
    - Je ne peux pas accepter un présent aussi beau.
    - J’insiste. Vous l’avez bien mérité. Oh, j’allais oublier, prenez ceci aussi.
    Et sans lui laisser le temps de répondre ou bien de l’interroger, le vieil homme disparut. Elle était à nouveau seule.
    La jeune femme observa le drôle de fruit mauve qu’il lui avait donné. Elle n’en avait jamais vu de pareil. Rose rebroussa chemin mais, au bout de quelques pas, elle se rendit compte qu’elle ne reconnaissait plus rien. Elle allait céder à la panique lorsqu’elle se rappela les paroles du vieil homme.
    - Calme-toi, ma fille, calme-toi. Tu dois penser positif.
    Elle se retourna. Il était bien parti quelque part.
    - Ce que tu peux être bête, pourquoi tu ne lui as pas demandé ta route ?
    Rose découvrit un sentier qui longeait le précipice. Il la conduisit bientôt au cœur d’une sombre forêt. Les sapins, plusieurs fois centenaires, formaient une voûte que les rayons du soleil avaient du mal à percer. Quels contrastes étonnant ! La jeune femme venait de traverser trois paysages aussi différents sans aucune transition. Curieux.
    La fatigue eut bientôt raison de sa volonté et Rose se laissa tomber au pied d’un résineux. La fraîcheur du sous-bois apaisait un peu sa peau douloureuse. Si elle n’était pas perdue, elle aurait mieux apprécié ce cadre paisible. Dans un vilain gargouillis, son estomac se rappela à son bon souvenir. Sans précipitation, Rose dégusta le fruit mauve que lui avait donné le vieil homme.
    - Dieu, que c’est bon.
    A sa grande surprise, le fruit fut suffisant pour étancher sa faim et sa soif. Rose observa le pendentif. L’objet était doux au toucher et légèrement chaud. Les deux perles étaient fascinantes. La forêt silencieuse berçait les sens de la jeune femme, doucement ses yeux se fermèrent.
    Rose se tenait immobile au centre d’un carrefour. Un brouillard écarlate dansait autour de ses chevilles. Elle était seule mais elle sentait une présence invisible autour d’elle. Quelle direction choisir ? Elle n’arrivait pas à se décider. Soudain, la brume commença à l’envelopper dans un cocon glacé. La jeune femme essaya de se dégager sans succès. La paralysie atteignit rapidement son buste. Rose hurla.
    - Oui. Libère-toi. N’aie pas honte d’exprimer ce que tu ressens au fond de toi.
    - Qui a parlé ? Qui est là ?

    Un craquement sec arracha Rose de son sommeil. Quelqu’un marchait tout prés. De minces raies de lumière lunaire transperçaient par endroits les ténèbres de la nuit. L’air frais et un sentiment de peur achevèrent de la réveiller.
    - Eh ma toute belle ! Tu es perdue ?
    Un homme venait de surgir à sa gauche.
    - L’endroit n’est pas sûr !
    Un autre s’avançait vers elle.
    - Ouais !
    - Tu vas nous donner tout ce que tu as !
    Rose cédait à la panique. Ses pensées débordaient d’images morbides. Elle allait mourir ou pire. Que devait-elle faire ? Un des bandits l’attrapa par un bras. Affolée, elle lança son pied au hasard.
    - Aïe !
    Son agresseur la lâcha pour se plier en deux. Elle tomba sur le sol. Ses mains tâtonnèrent à la recherche d’une arme éventuelle avant de se refermer sur une grosse branche. La jeune femme se releva. Les doigts crispés sur le morceau de bois, elle frappa au hasard en tourbillonnant.
    - Ahhhh !
    - Franck ? Franck ! Sale morveuse !

    A suivre.

     

  • Ambre

    AMBRE

    Des yeux l’épient. Ambre le sait. Elle le devine. Qui l’observe ainsi ? Pourquoi ? Un visage de femme apparaît, un rictus sur les lèvres mais le regard si triste. La douleur à l’estomac s’intensifie pour devenir intolérable. Un rire sardonique éclate. Louise la blonde et Madeleine la brune, comment connaît-elle leur nom ? La respiration rapide, elle sent son cœur s’arrêter. La peur se mêle à la souffrance et l’emporte dans un puits sans fond.
    Ambre se redressa dans ses draps moites, haletante. Seigneur ! Les cauchemars devenaient de plus en plus fréquents et inquiétants. Elle alluma sa lampe de chevet d’une main tremblante. Le radio réveil indiquait deux heures du matin.
    - Encore une nuit blanche en perspective. Si seulement Lutin était encore là, il savait chasser les mauvais rêves, lui.
    Le lit semblait si vide sans la présence réconfortante de son matou. Le félin était mort trois jours plus tôt, après seize années de tendre complicité. Ambre soupira en se dirigeant vers la cuisine. Une tasse de chocolat la revigorerait. Les rayons de lune de ce mois de février baignaient la pièce d’une lueur bleutée qui l’enchantait toujours autant.
    - Que m’arrive-t-il ? demanda-t-elle à son reflet dans la fenêtre.
    Les souvenirs lui revenaient en mémoire comme les fois précédentes. Deux semaines déjà que tout allait de travers. Les yeux clos, Ambre huma le parfum délicat du breuvage crémeux. Des images se formèrent à nouveau dans son esprit, floues, insaisissables.
    “ … Louise, vêtue d’une robe dix-huitième, caresse une boite à bijoux. Un homme murmure des mots doux. Sa voix chaude semble remplie de promesses, il serre contre son cœur la main de Madeleine. Sa poitrine palpite sous l’émotion de cette étreinte. Puis des chuchotements, une odeur d’amande grillée... ”
    Un frisson glacé ramena la jeune femme à la réalité.
    - Ce n’est pas possible.

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  • neige et manoir en folie

    Quelle bonne surprise d'ouvrir ses volets et de découvrir la rue sous la neige. Enfin, un véritable hiver pour tuer les microbes et pour reconstituer les nappes phréatiques.

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    (Le début de l'histoire se trouve dans l'atelier d'écriture)
    ...
    Allongée sur le lit à baldaquin, Allison admirait le lustre au milieu du plafond en caisson. Les mains sur le ventre, elle respirait le silence avec déléctation. Puis elle décida de partir explorer le reste de cette demeure qui lui plaisait tant. Sa chambre se trouvait au centre d’un long couloir à la lumière tamisée. Par où aller ? La maison était grande. Aller, à droite. Elle avançait tranquillement, le son de ses pas étouffés par un beau tapis d’orient. Soudain, un bruit attira son attention. Assourdi, agréable, il semblait provenir du bout de ce long corridor. Quelques aquarelles décoraient les murs de bois. Un autre escalier apparut sur sa gauche. Elle tendit l’oreille pour savoir d’où venait ce murmure. Des chants d’oiseaux et le bruit de l’eau. Allison descendit et se laissa guider par la douce mélodie.
    Une immense véranda dans laquelle poussait une luxuriante végétation apparut devant ses yeux émerveillés. Des perroquets multicolores, des canaris et autres volatiles chantaient, posés sur les branches des arbres.
    - On dirait une cage d’oiseau géante, s’émerveilla la jeune fille.
    Au centre de ce jardin, une eau claire jaillissait d’une grande fontaine. Allison n’était pas certaine mais quelqu’un se baignait dedans. Elle avait reconnu une voix féminine mêlée à celles des oiseaux. Une chanson triste qui lui donnait des frissons. Un bras pendait sur le bord en pierre, mais la statue qui décorait le centre de la fontaine dissimulait le reste. Soudain, Allison poussa un petit cri aigu. Deux petits écureuils venaient de bondir hors d’un fourrés et avaient traversé à toute vitesse juste devant elle. L’adolescente eut un sursaut avant de rire de sa frayeur. Lorsqu’elle arriva devant la fontaine, la personne avait disparut. La jeune fille observa autour d’elle, étonnée. Elle était pourtant sûre…
    ***
    - Désirez-vous boire un apéritif ? proposa Séléna à Brenda et Steven Parker.
    Madame refusa poliment d’un geste. Son mari déclina la proposition devant le regard réprobateur de sa femme.
    - Comme il vous plaira. Nicolas, comme d’habitude ?
    - Oui, merci. Le bord de la côte est paisible. Dommage pour des vacanciers tels que vous que le temps ne soit pas souvent clément.
    - Cette région est réputée pour son brouillard. Il semblerait qu’il prenne un malin plaisir à égarer les voyageurs, chuchota presque Séléna.
    Nicolas porta le petit verre de rhum à ses lèvres pleines et dégusta le liquide en fin connaisseur. Il croisa le regard de son épouse sirotant son vin cuit. Une lueur rieuse dansait dans leurs yeux. Un silence s’étira paresseusement. Le jeune couple semblait communiquer sans mot. Mme Parker désirait plus que tout être ailleurs. Elle fixait obstinément ses mains, sa bouche pincée ne souriait pas. La magnifique peinture, représentant un trois mat dans la tempête, placé sur le mur en face d’elle n’eut pas la grâce d’un seul de ses regards.
    Une vieille femme, au sourire édenté et aux cheveux courts hirsutes, entra dans le salon.
    - Madame, le dîner est servie.
    - Merci Agathe, nous arrivons, la remercia Séléna que le manque de courtoisie de ses invités commençait à agacer. Jamais elle ne s'était autant ennuyée. Elle avait horreur de s'ennuyer .L'arrivée inattendue de ces inconnus promettait pourtant un peu de nouveauté distrayante. Peut-être plus tard...
    Son époux lui offrit son bras. Les Parker les suivit. Ils se dirigeaient vers la salle à manger lorsqu’un son cristallin retentit. Séléna s’excusa auprès de Nicolas.
    - Je vais répondre, occupes-toi de nos invités, veux-tu ?
    Le jeune homme déposa un baiser léger sur les cheveux soyeux de son épouse avant d’entraîner leurs hôtes à sa suite.
    - N’oublie pas la petite fille !
    Séléna s’approcha d’un magnifique miroir mural dont le reflet renvoyait la beauté de ses yeux noirs.
    - Qui demande Séléna ?
    - Bien le bonjour ma cousine.
    Le reflet de la jeune femme laissa place à celui d’un dandy aux teint pâle et aux joues creuses. Ses cheveux noirs lissés en arrière dégageait un front aristocratique. Un large sourire découvrait deux longues canines.
    - Bonjour Draco, que me vaut ce plaisir ?
    - L’envie de vous voir, toi et ton charmant mari. J’ai aussi besoin d’un peu de repos. Veux-tu m’accorder l’asile pour quelques jours ?
    - Bien sûr, tu es toujours le bienvenue dans ma maison.
    - Alors je me mets en route immédiatement.
    ***
    Allison était perplexe. Au fond de la fontaine, à travers l’eau clair, elle apercevait un peigne en écaille. A qui appartenait-il ? A la personne qui se baignait et chantait cette triste complainte il y avait encore un instant ? Le gazouillis de l’eau et des oiseaux la plongeait doucement dans une sorte de transe relaxante. Cet endroit respirait le calme. Une paix de l’esprit comme elle n’en avait jamais connu commençait à l’envahir. La verdure foisonnante et parfumée apaisait son cerveau trop actif. L'envol d'un couple de perruche l'arracha à cet état second. Allison eut beaucoup de mal à quitter le jardin intérieur mais sa curiosité fut la plus forte. Qu’allait-elle encore découvrir au détours d’un couloir ?
    Une grande porte en chêne attira son attention. L’adolescente poussa le lourd battant qui n’émit aucune plainte. Une vaste pièce rectangulaire, au plafond voûté, lui arracha une exclamation admirative qui s’envola en un léger écho. Une bibliothèque. Le parquet craquait légèrement sous ses pas. Des livres recouvraient tous les murs de pierres blanches. A droite, plusieurs fenêtres éclairaient ce lieu magique. Une échelle à glissière permettait d’atteindre les ouvrages les plus hauts. Une table ronde en bois trônait au centre cernée par quelques chaises et fauteuils profonds. Une voix douce s’éleva de l’un d’entre eux.
    - Qui es-tu ? Es-tu perdue ?
    Allison sursauta. Elle ne s’attendait pas à trouver quelqu’un. L’adolescente reconnut aussitôt la jeune fille aux très longs cheveux qu’ils avaient croisé à leur arrivée.
    - Excusez-moi, je ne voulais pas vous déranger.
    - Je suis Lira, se présenta l’inconnue en se levant un livre dans les mains.
    - Allison. Je visite le manoir.
    - N’est-il pas merveilleux ?
    - Je viens juste de commencer mais je le trouve fascinant.
    - Oui et bien plus que ça.
    Le regard vert de Lira devint rêveur. Un profond soupir s’échappa de ses lèvres fines.
    - Aimes-tu les livres ?
    - Un peu. Je ne lis pas beaucoup en fait, avoua l’adolescente embarrassée.
    - Quel dommage, moi je ne pourrais pas vivre sans lire.
    Elle désigna de sa main les rayonnages.
    - Je n'ai lu qu'un tiers de ses ouvrages. Bien entendu, je ne compte pas ceux que me ramène mes amis de leurs voyages.
    - Bien sûr, répondit Allison qui avait du mal à croire que cette jeune femme ait lu réellement tous ces livres.
    Un carillon résonna dans la pièce Lira sourit.
    - Il est l'heure de dîner. Suis-moi.
    Son livre dans les bras et après avoir trébuché sur ses cheveux, Lira guida Allison jusqu'à la salle à manger.

    ...