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neige et manoir en folie

Quelle bonne surprise d'ouvrir ses volets et de découvrir la rue sous la neige. Enfin, un véritable hiver pour tuer les microbes et pour reconstituer les nappes phréatiques.

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(Le début de l'histoire se trouve dans l'atelier d'écriture)
...
Allongée sur le lit à baldaquin, Allison admirait le lustre au milieu du plafond en caisson. Les mains sur le ventre, elle respirait le silence avec déléctation. Puis elle décida de partir explorer le reste de cette demeure qui lui plaisait tant. Sa chambre se trouvait au centre d’un long couloir à la lumière tamisée. Par où aller ? La maison était grande. Aller, à droite. Elle avançait tranquillement, le son de ses pas étouffés par un beau tapis d’orient. Soudain, un bruit attira son attention. Assourdi, agréable, il semblait provenir du bout de ce long corridor. Quelques aquarelles décoraient les murs de bois. Un autre escalier apparut sur sa gauche. Elle tendit l’oreille pour savoir d’où venait ce murmure. Des chants d’oiseaux et le bruit de l’eau. Allison descendit et se laissa guider par la douce mélodie.
Une immense véranda dans laquelle poussait une luxuriante végétation apparut devant ses yeux émerveillés. Des perroquets multicolores, des canaris et autres volatiles chantaient, posés sur les branches des arbres.
- On dirait une cage d’oiseau géante, s’émerveilla la jeune fille.
Au centre de ce jardin, une eau claire jaillissait d’une grande fontaine. Allison n’était pas certaine mais quelqu’un se baignait dedans. Elle avait reconnu une voix féminine mêlée à celles des oiseaux. Une chanson triste qui lui donnait des frissons. Un bras pendait sur le bord en pierre, mais la statue qui décorait le centre de la fontaine dissimulait le reste. Soudain, Allison poussa un petit cri aigu. Deux petits écureuils venaient de bondir hors d’un fourrés et avaient traversé à toute vitesse juste devant elle. L’adolescente eut un sursaut avant de rire de sa frayeur. Lorsqu’elle arriva devant la fontaine, la personne avait disparut. La jeune fille observa autour d’elle, étonnée. Elle était pourtant sûre…
***
- Désirez-vous boire un apéritif ? proposa Séléna à Brenda et Steven Parker.
Madame refusa poliment d’un geste. Son mari déclina la proposition devant le regard réprobateur de sa femme.
- Comme il vous plaira. Nicolas, comme d’habitude ?
- Oui, merci. Le bord de la côte est paisible. Dommage pour des vacanciers tels que vous que le temps ne soit pas souvent clément.
- Cette région est réputée pour son brouillard. Il semblerait qu’il prenne un malin plaisir à égarer les voyageurs, chuchota presque Séléna.
Nicolas porta le petit verre de rhum à ses lèvres pleines et dégusta le liquide en fin connaisseur. Il croisa le regard de son épouse sirotant son vin cuit. Une lueur rieuse dansait dans leurs yeux. Un silence s’étira paresseusement. Le jeune couple semblait communiquer sans mot. Mme Parker désirait plus que tout être ailleurs. Elle fixait obstinément ses mains, sa bouche pincée ne souriait pas. La magnifique peinture, représentant un trois mat dans la tempête, placé sur le mur en face d’elle n’eut pas la grâce d’un seul de ses regards.
Une vieille femme, au sourire édenté et aux cheveux courts hirsutes, entra dans le salon.
- Madame, le dîner est servie.
- Merci Agathe, nous arrivons, la remercia Séléna que le manque de courtoisie de ses invités commençait à agacer. Jamais elle ne s'était autant ennuyée. Elle avait horreur de s'ennuyer .L'arrivée inattendue de ces inconnus promettait pourtant un peu de nouveauté distrayante. Peut-être plus tard...
Son époux lui offrit son bras. Les Parker les suivit. Ils se dirigeaient vers la salle à manger lorsqu’un son cristallin retentit. Séléna s’excusa auprès de Nicolas.
- Je vais répondre, occupes-toi de nos invités, veux-tu ?
Le jeune homme déposa un baiser léger sur les cheveux soyeux de son épouse avant d’entraîner leurs hôtes à sa suite.
- N’oublie pas la petite fille !
Séléna s’approcha d’un magnifique miroir mural dont le reflet renvoyait la beauté de ses yeux noirs.
- Qui demande Séléna ?
- Bien le bonjour ma cousine.
Le reflet de la jeune femme laissa place à celui d’un dandy aux teint pâle et aux joues creuses. Ses cheveux noirs lissés en arrière dégageait un front aristocratique. Un large sourire découvrait deux longues canines.
- Bonjour Draco, que me vaut ce plaisir ?
- L’envie de vous voir, toi et ton charmant mari. J’ai aussi besoin d’un peu de repos. Veux-tu m’accorder l’asile pour quelques jours ?
- Bien sûr, tu es toujours le bienvenue dans ma maison.
- Alors je me mets en route immédiatement.
***
Allison était perplexe. Au fond de la fontaine, à travers l’eau clair, elle apercevait un peigne en écaille. A qui appartenait-il ? A la personne qui se baignait et chantait cette triste complainte il y avait encore un instant ? Le gazouillis de l’eau et des oiseaux la plongeait doucement dans une sorte de transe relaxante. Cet endroit respirait le calme. Une paix de l’esprit comme elle n’en avait jamais connu commençait à l’envahir. La verdure foisonnante et parfumée apaisait son cerveau trop actif. L'envol d'un couple de perruche l'arracha à cet état second. Allison eut beaucoup de mal à quitter le jardin intérieur mais sa curiosité fut la plus forte. Qu’allait-elle encore découvrir au détours d’un couloir ?
Une grande porte en chêne attira son attention. L’adolescente poussa le lourd battant qui n’émit aucune plainte. Une vaste pièce rectangulaire, au plafond voûté, lui arracha une exclamation admirative qui s’envola en un léger écho. Une bibliothèque. Le parquet craquait légèrement sous ses pas. Des livres recouvraient tous les murs de pierres blanches. A droite, plusieurs fenêtres éclairaient ce lieu magique. Une échelle à glissière permettait d’atteindre les ouvrages les plus hauts. Une table ronde en bois trônait au centre cernée par quelques chaises et fauteuils profonds. Une voix douce s’éleva de l’un d’entre eux.
- Qui es-tu ? Es-tu perdue ?
Allison sursauta. Elle ne s’attendait pas à trouver quelqu’un. L’adolescente reconnut aussitôt la jeune fille aux très longs cheveux qu’ils avaient croisé à leur arrivée.
- Excusez-moi, je ne voulais pas vous déranger.
- Je suis Lira, se présenta l’inconnue en se levant un livre dans les mains.
- Allison. Je visite le manoir.
- N’est-il pas merveilleux ?
- Je viens juste de commencer mais je le trouve fascinant.
- Oui et bien plus que ça.
Le regard vert de Lira devint rêveur. Un profond soupir s’échappa de ses lèvres fines.
- Aimes-tu les livres ?
- Un peu. Je ne lis pas beaucoup en fait, avoua l’adolescente embarrassée.
- Quel dommage, moi je ne pourrais pas vivre sans lire.
Elle désigna de sa main les rayonnages.
- Je n'ai lu qu'un tiers de ses ouvrages. Bien entendu, je ne compte pas ceux que me ramène mes amis de leurs voyages.
- Bien sûr, répondit Allison qui avait du mal à croire que cette jeune femme ait lu réellement tous ces livres.
Un carillon résonna dans la pièce Lira sourit.
- Il est l'heure de dîner. Suis-moi.
Son livre dans les bras et après avoir trébuché sur ses cheveux, Lira guida Allison jusqu'à la salle à manger.

...

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