Voici donc la nouvelle que j'ai écrite et qui m'a été inspirée par un rêves.
VOLEURS DE REVES
Un long tunnel multicolore aux bruits assourdis. Une sensation de légèreté et de bien-être. Des picotements de plaisir et un kaléidoscope de lumière. Quelles douces ou désagréables sensations ressentons-nous dans ces moments uniques et privilégiés ? Le don de rêver ? Sommes-nous tous égaux au royaume des songes et de l’imaginaire ?
Au cœur d’un vieux château, perché au sommet d’une falaise balayée par les vents, Hope se sentait mal à l’aise. Elle suivait une femme inconnue dans un dédale de corridors et d’escaliers obscurs. Où donc se trouvait-elle ? Nerveuse, la jeune fille serrait ses bras autour de sa poitrine oppressée. Des frissons la parcouraient. Etait-ce de peur ou de froid ? Une odeur nauséabonde se mêlait à celle, plus sucrée, de fleurs sauvages. Hope regardait autour d’elle, inquiète. Les ombres des deux femmes dansaient à la lueur des torches, fixées dans les murs de pierre. Elle avait beau réfléchir ou essayer de se souvenir, la même question angoissante revenait sans cesse la tourmenter : comment était-elle arrivée dans ce lieu inconnu ?
Dans une autre pièce du château, un groupe de personnages mystérieux l’observait, avec attention et avidité, à travers une grosse boule de cristal diaphane, seule source de lumière dans cette vaste salle. Flottant au centre du cercle formé par ces êtres silencieux, elle diffusait une faible lueur, qui sculptait leurs visages trop pâles. Parmi eux, un homme brun d’une belle carrure fixait avec intensité l’image de Hope dans la boule. Ses traits, comme ceux de ses compagnons, ne laissaient transparaître aucune émotion. Pourtant, au fond de son coeur de glace, un sentiment étrange naissait. Pour la première fois de sa vie, et de l’histoire de son groupe, il avait rêvé. Un songe bref qui se résumait à un visage au teint de pêche, aux yeux noisette et aux longs cheveux bouclés couleur caramel. Ce même visage qu’il contemplait en ce moment dans la boule de cristal. Le jeune homme jeta un regard en coin à ses compagnons : ils étaient comme hypnotisés par l’image de Hope. Ils l’épiaient tous.
Fenril appartenait à une race qui vivait dans l’ombre et le froid, se nourrissant de l’imaginaire et des rêves des êtres humains pour n’en laisser qu’une coquille vide, vivant de leurs émotions comme les Dieux se délectent d’ambroisie.
A suivre
imagination
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voleurs de rêves