Ecrire

Ecrire ne s'improvise pas. Pourtant, laisser venir les images et imaginer n'est pas compliqué.

Il semblerait pourtant qu'écrire demande plus que l'envie de raconter des histoires.

Dans les librairies, sur internet, dans les ateliers d'écriture, des écrivains connus ou pas d'ailleurs, nous donnent leurs "conseils". Dans cette floraisons de livres, tout est dit et son contraire aussi.

Les uns utilisent des méthodes très carrées, méthodiques ne laissant rien au hazard. D'autres, au contraire, laissent venir les mots et ne corrigent qu'à la fin.

J'ai lu beaucoup de ces livres. j'ai déjà mentionné dans ma sélection de livres celui de Stephen King : Ecriture. Je l'ai trouvé très instructif et intéressant.

De même, Elisabeth Georges dans "Ecrire" nous développe sa méthode personnelle pour confectionner ses romans. Une piste différente mais tout autant profitable.

En parlant d'atelier d'écriture, j'ai suivi il y a quelques années l'un d'entre eux. ma fois, j'ai passé une semaine agréable. Les auteurs invités étaient fort sympatiques et j'ai trouvé leurs "cours" plutôt pas mal.

Un des exercices consistait à réaliser son autoportrait sous la forme que nous voulions : poème, texte court,etc. ce jour, j'ai écrit : un vaste océan.


L'OCEAN

La surface miroite au soleil. Elle ondule, danse avec le vent. De son calme apparent, il faut pourtant se méfier. Des tempêtes couvent dans l'obscurité des fonds marins. Une île volcanique guette, capture odeurs, images et sons pour les embellir. Des astres, naissent le flux et le reflux. Le temps n'existe pas, image virtuelle de présents successifs.
La sirène libérée des filets de la conscience vit sa schizophrénie sans réserve. Sur un radeau, un tableau s'anime sans cesse renouvelé.
Dans la nuit des profondeurs, des obstacles surgissent des failles encore inexplorées.Dans les abysses se cachent des monstres tapis, près à remonter à la surface se nourrir de proies et d'embruns. Dans le monde sous-marin, la sirène rencontre des dragons guidés par des chats, des créatures désuètes et disproportionnées.
Parfois l'océan tourmenté bouillonne. Des vagues sans cavalier éclaboussent la côte à la surprise des habitants. L'orgueilleuse sirène craint les déferlantes. Elle se protège alors derrière une parure de coquillage gothique, une couronne de chimère dans les cheveux.
L'océan houleux aux humeurs changeantes malmène les bateaux de la raison et de la conscience. Impatients, des poissons-lunes parés de signes cabalistiques fendent les flots inquiets.
Mais toujours et encore, l'océan s'agitera.
Toujours et encore, la sirène apprendra, découvrira et peut-être un jour dominera l'océan insondable.


Je vous remercie de votre attention et peut-être à une autre fois.